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2.1.3. Typologie des rivières de montagne

La zone de production, située à l’amont, a pour caractéristique principale de produire les sédiments que la rivière utilise pour bâtir son lit et façonner sa plaine alluviale. Elle regroupe l’ensemble des ravins et des têtes de bassin qui fonctionnent un peu à l’image des condensateurs électriques : ils accumulent de l’énergie sur de longues périodes sous forme d’apports sédimentaires depuis les versants, puis ils se purgent brutalement lors d’épisodes pluvieux suffisamment intenses pour déclencher des coulées de débris. Lorsque ces chenaux sont en phase d’accumulation, leur lit est encombré de débris de toutes tailles qui forment un ensemble d’allure chaotique. Après le passage des coulées se forme un lit en U décapé qui laisse souvent apparaître la roche-mère dans le fond du lit. Ce sont les lits rocheux (fig. 6). Ces formes sont typiques des branches les plus reculées du réseau hydrographique.

En progressant leur parcours vers l’aval, les matériaux arrivent progressivement à la zone de dépôt, où les pentes sont plus faibles mais où les surfaces drainées augmentent. La situation s’inverse et, cette fois-ci, la puissance du cours d’eau est insuffisante pour mobiliser toute la charge sédimentaire qui provient de l’amont. Ceci se traduit par la formation de stocks sédimentaires dans les lits et par l’apparition de styles morphologiques spécifiques. Ce sont les bancs alternes et les lits en tresses, qui se forment par élargissement du lit et démultiplication des chenaux en eau dans de grandes plaines de graviers mobiles (fig. 7b). Ces paysages se forment par accumulations successives de vagues sédimentaires en provenance de l’amont et sont typiques des zones de piémont.